Séance
n°1
Qu'est-ce que la Zététique
? Comment
l'utiliser dans le cadre de l'étude des phénomènes
paranormaux ? Présentation des thèmes abordés tout
au long de cette année et petites expériences
surprenantes sont aux rendez-vous de ce premier contact...
Dans le but de mieux connaître nos chers membres, voici un
questionnaire destiné à tester diverses croyances et
connaissances en matières de phénomènes
paranormaux...
2. Selon
vous, lesquels de ces
« phénomènes/théories » ont
été
Fission
de
l’atome……………………………………………..............oui/non
Au programme de cette deuxième rencontre : récolte des résultats des élèves sur leurs questionnaires, découpage et expérience de perception extra sensorielle... Voici le tableau des premiers résultats qui sera mis à jour au fil des nouveaux questionnaires :
Après avoir
collecté les
résultats des questionnaires de la première
séance, nos chers membres se sont organisés en
binômes pour commencer une première expérience :
Comment tester une capacité extra-sensorielle ? Par exemple,
comment tester la capacité de deviner des symboles cachés
? Pour cela, il a fallu
fabriqué un jeu de 25 cartes Zener (ou encore cartes E.S.P :
Extra Sensory Perception) pour s'évaluer mutuellement (voir
ci-dessous). L'expérience est simple : un élève
prend les cartes avec lui pendant que le deuxième se concentre,
sans voir la carte, sur le symbole choisi au hasard par son
camarade. Un tableau a été préparé à
l'avance pour noter les résultats au fur et à mesure de
l'expérience. Il contient le nombre d'échecs et de
réussites pour chacun.
Ce premier test permet de mettre le doigt sur plusieurs points très importants (on notera E l'élève qui évalue et T l'élève testé) : -
Tout d'abord, l'élaboration
d'un protocole pour tester de façon rigoureuse, c'est à
dire sans triche possible. Les élèves ont donc vite
compris qu'il ne fallait pas travailler en face l'un de l'autre. Puis,
la remarque fut faite que T ne devait pas voir les résultats. En
effet, comme E dispose d'une série de 25 cartes (5 séries
de 5 symboles différents) la connaissance des résultats
et donc des cartes tirées au sort peut l'influencer sur ses
choix. Par exemple, si au 20ème essai il a déjà
deviné 2 bonnes cartes (un rond et un carré), la
probabilité de tirer un rond ou un carré est alors plus
faible que celle de tirer une étoile, une vague ou une croix :
le choix est faussé, on dit qu'il n'y a plus
équiprobabilité (même chance de tirer au hasard
chacune des 5 cartes). Toutes ces remarques effectuées,
l'expérience a démarré, plusieurs groupes
d'élèves effectuant les manipulations en même temps. - L'analyse des résultats se fera lors de la prochaine séance mais déjà, nous avons pu découvrir l'importance de la quantité des tests à réaliser et la nécessité de connaître "les chances de chaque tirage", c'est à dire des probabilités (voir hasard et coïncidences). Ainsi, une élève a réalisé deux séries surprenantes : 12 et 13 réussites sur 25. Surprenantes par rapport au hasard puisque la probabilité pour chaque choix est de 0,2 (20%) ce qui, sur 25 tirages entraîne normalement 4 réussites. Pour être convaincu d'un don quelconque de perception extra sensorielle il faudra pourtant considérer bien plus que deux séries de 25. En effet, la crédibilité d'un résultat se juge, de façon statistique, sur grand nombre de séries pour éviter les conclusions erronées. Ne vous est-il jamais arrivé de lancer un dé sur la même face durant plusieurs essais? N'avez-vous jamais tiré une carte au hasard en la prédisant à l'avance ? Sûrement oui ! Possédez-vous un don quelconque ? Oui...peut-être ! Mais n'est-ce pas tout simplement une chose normale que de réussir ce genre de choses ? Une réponse à cette question : la prochaine fois que vous prédisez correctement, notez-le mais notez surtout toutes les fois où vos essais se terminent par un échec ! Le rapport entre ces deux nombres vous donnera une idée de la probabilité de cet événement et vous pourrez alors la comparer au hasard : pour un jeu de 32 cartes, il y a bien entendu 1 chance sur 32 de trouver un carte au hasard. Vérifier alors combien il faut de tentatives pour y arriver...
Au programme de cette quatrième rencontre : présentation des résultats des tests sur cartes E.S.P., explication théorique et discussion sur le hasard, coïncidences et probabilités...(pour plus d'infos, voir hasard et coïncidences) Voici le tableau récapitulatif des résultats des membres du Club :
Pour interpréter ces résultats et ne pas tirer de conclusions trop hâtives, il faut arriver à estimer les "chances" théoriques de chacun des événements. Par exemple, est-ce probable que sur le total des essais on obtienne 25% de succès ? Pour le déterminer, il suffit de tracer une représentation graphique de la loi binomiale (voir hasard et coïncidences). Cette histogramme en forme de cloche représente, en ordonnées, la probabilité P(k) correspondant à chaque succès noté k (en abscisses). Ainsi, on peut lire que la valeur maximale est atteinte pour 200 réussites (k=200, ce qui représente l'espérance mathématique de notre série).
Comment
analyser cette courbe ? On peut
considérer que, statistiquement, lorsqu'une valeur (nombre de
succès) a "sa
probabilité contenue dans la cloche" elle ne s'éloigne
pas significativement d'un résultat lié au seul hasard.
Pour 242 réussites, on se trouve "tout en bas" de la
cloche ce qui ne permet donc pas de conclure, ni en faveur de
l'hypothèse du hasard ni en faveur d'une capacité
extrasensorielle *(un calcul
statistique permet d'obtenir
plus précisément les valeurs "limites" pour un nombre de
tirages donné (voir http://www.unice.fr/zetetique/polycop_methodo.pdf).
d'un résultat obtenu par hasard). On ne peut écarter
aucune des hypothèses et seul un test plus significatif (avec
plus de tirages) nous permettrait d'y voir plus clair...! * A propos de l'analyse
statisitique : Suite à plusieurs remarques extérieures au club sur les propos ci-dessus, un éclairage supplémentaire nous a semblé nécessaire. Tout d'abord, répétons encore que le
but de cette
expérience n'était pas de mettre en évidence
l'existence d'un phénomène
"extraordinaire", mais de
discuter de la démarche nécessaire ainsi que
de la mise en place d'un protocole permettant de réaliser ce
type d'expérimentation.
Deuxième partie de la séance : Hasard et coïncidences extraordinaires… Pour en avoir une démonstration voici un exemple bien connu : A combien estimez-vous la probabilité que, dans une classe, au moins deux élèves soient nés le même jour (pas forcément la même année) ? 1 sur 100 ? 1 sur 1000 ? Plus petite ?? Il suffit de la calculer et c'est loin d'être évident. Cependant, pour une classe de 25 élèves, ce qui est une moyenne des classes du collège, on trouve, par le calcul, qu’il y a plus 56% de chance qu’elle contienne au moins deux élèves nés le même jour du même mois. Plus intéressant, si on prend un effectif de 35 et non plus 25 élèves, on a alors 81% de chance d’obtenir la coïncidence, et avec 2 classes (60 élèves) on obtient le chiffre étonnant de 99% ! Ces valeurs sont théoriques bien entendu. Mais en pratique, qu’en est-il ? Au collège, sur 25 classes contenant en moyenne 25 élèves, on en recense 14 dans lesquelles il y a au moins 2 élèves nés le même jour du même mois, soit plus de la moitié (56% !!!)
Autre thème abordé : Prémonition. Normal ou paranormal ? Julie est tranquillement allongée dans son lit. Il est 7 h 04 du matin et elle somnole encore. Elle émerge à peine d’un long sommeil et une idée vient imprégner son esprit : elle pense à son cousin germain avec qui elle jouait dans son enfance et qu’elle n’a plus vu depuis des années, depuis qu’il s’est installé à l’étranger. Elle n’avait plus pensé à lui depuis très longtemps. Il est maintenant 7 h 08. La sonnerie du téléphone retentit et Julie décroche pour apprendre la triste nouvelle : son cousin germain est décédé. N’est-ce pas une preuve que les prémonitions existent ? Une telle coïncidence est impossible. Les mourants envoient peut-être des messages télépathiques aux vivants ? Extrait de Devenez sorciers, devenez savants, Henri Broch- Georges Charpak, Ed. Odile Jacob, 2002. Dans ce cas comme dans beaucoup d’autres, notre sens des probabilités nous trompe. En effet, la probabilité qu’un tel événement se produise n’est pas si faible que cela (une chance sur 10 000 environ). Ainsi, chaque année en France, cet événement doit arriver à plusieurs centaines de personnes ! C’est à peu près la même chose que de gagner au loto : la probabilité est bien plus faible et pourtant chaque semaine, une personne (au moins) gagne le gros lot ! Ainsi, vivre soimême quelque chose d’extraordinaire n’a souvent rien d’extraordinaire en soi. Une seule expérience (même personnelle) n’aurait alors aucune valeur scientifique et ne pourrait en aucun cas permettre de conclure sur la réalité de la prémonition. Tiré de http://zeteticien.free.fr/
Au programme de cette cinquième rencontre : enquête et découverte de la démarche zététique... Coïncidences
extraordinaires…ou
paranormales ?
En soit, faire
de la zététique est peu différent
que faire une enquête journalistique : c'est exercer son esprit
à réfléchir, à se poser des questions face
à des affirmations ou informations qui sortent de l'ordinaire.
Pour prendre un exemple très concret, voici un texte que l'on peut trouver sur internet et qui nous rappelle la série de coïncidences extraordinaires entre deux fameux présidents des États-Unis : A. Lincoln et J.F. Kennedy. Que doit-on en penser ? Nous avons donc travailler avec les élèves pour enquêter sur ces informations : -
Abraham
Lincoln fut élu au congrès en 1846. John F. Kennedy fut
élu au congrès en
1946. -
Abraham
Lincoln fut élu président en 1860. John F. Kennedy fut
élu président en 1960. -
Les
noms Lincoln et Kennedy sont composés de 7 lettres. -
Les
deux furent très attachés à la défense des
droits civils. -
Les
épouses des deux présidents perdirent leur enfant alors
qu’elles vivaient à la Maison
Blanche. -
Les
deux présidents furent tués d’une balle dans la
tête. Les deux présidents
perdirent la vie un vendredi. -
La
secrétaire de Lincoln s’appelait Kennedy. La
secrétaire
de Kennedy s’appelait Lincoln. -
Les
deux présidents furent assassinés par des «
sudistes ». Les deux présidents eurent
pour successeur un “sudiste”. -
Le
nom de chacun de leurs successeurs comportait 7 lettres, les deux
s’appelaient Johnson. -
Andrew
Johnson, qui succéda à Lincoln, est né en 1808.
Lyndon Johnson, qui succéda à
Kennedy, est né en 1908. -
John
Wilkes Booth, qui assassina Lincoln, est né en 1839. Lee Harvey
Oswald, qui
assassina Kennedy, est né en 1939. -
Les
deux assassins étaient connus par leurs trois noms. Le total
respectif des lettres
de leurs trois noms comporte 15 lettres. -
Lincoln
mourut dans un théâtre appelé « Kennedy
». Kennedy mourut dans une voiture
appelée « Lincoln ». -
John
Wilkes Booth tenta de s’échapper depuis un
théâtre
et fut arrêté dans un immeuble.
Lee Harvey Oswald tenta de s’échapper depuis un immeuble
et fut
arrêté dans un
théâtre. -
Booth
et Oswald furent assassinés avant leur procès... -
Et
maintenant le plus surprenant... Une
semaine avant d’être assassiné, Lincoln était
en
vacances à Monroe, Maryland. Une
semaine avant d’être assassiné, Kennedy était
en
vacances avec Marilyn Monroe. Tout
ceci
n’est que pure coïncidence… ? N’est-il pas
possible
que notre monde soit guidé par des forces qu’en
réalité nous ne connaissons pas…?
La vérité et la réalité sont
probablement... dans l’obscurité…
Les
résultats de nos recherches nous ont permis de découvrir
un texte (http://www.pseudo-sciences.org/lincoln.pdf)
qui donne un angle de vue très intéressant sur ces
coïncidences...mais aussi sur les différences !
Au
programme de cette cinquième rencontre :
un horoscope très prévoyant...
Qui n'a jamais lu son horoscope ? Qui n'a jamais ressenti cette impression étrange que ces phrases écrites par un inconnu nous correspondaient si bien ? Alors que faut-il en penser ? Au delà de l'étude des fondements de l'astrologie (séance suivante), un effet propre au cerveau humain joue un rôle plus qu'important dans l'analyse d'un texte destiné par exemple à décrire notre caractère, notre personnalité : l'effet puits (ou encore effet "Barnum", on pourra lire à ce sujet les articles http://www.sceptiques.qc.ca/QS/qs49p27.html et http://www.unice.fr/zetetique/articles/horoscope_puits.html ) peut se résumer ainsi : tendance de chacun à reconnaître son portrait, sa description, dans un discours très général, très vague et plutôt flatteur. Pour faire découvrir et mettre en évidence cet effet à nos chers membres, nous leur avons donc préparé une expérience très simple : étant convenu que la séance aurait pour sujet l'astrologie, nous avions préparé une enveloppe individuelle (avec le nom et la date de naissance de chacun) contenant, c'est ce que nous avons dit, une "description personnalisée" du caractère, de la personnalité. En réalité, toutes les lettres étaient identiques ! Après avoir lu tranquillement, il fallait évaluer ce portrait avec une appréciation et une note. Voici une lettre type distribuée (chaque lettre portait les nom et prénom de chaque élève ; les phrases étaient accordées au genre de chaque membre, fille ou garçon) A partir d’un logiciel très précis sur le calcul astrologique ainsi que de votre date de naissance, voici une description personnalisée de votre caractère :
NOM Prénom : - Vous avez besoin que les autres personnes vous aiment et vous admirent mais vous êtes tout de même prêt à être critique envers vous-même. - Bien que vous ayez
quelques
faiblesses de caractère, vous êtes
généralement capable de les compenser. - Vous possédez
de considérables
capacités non employées que vous n’avez pas
utilisées à votre avantage. - Quelques uns de vos
désirs ont
tendance à être assez irréalistes. - Discipliné et
faisant preuve d’un
certain contrôle extérieurement, vous avez tendance
à être soucieux et
incertain intérieurement. - Quelquefois vous
avez même de
sérieux doutes pour savoir si vous avez pris la bonne
décision. - Vous
préférez un peu de changement
et de variété et êtes insatisfait lorsque vous
êtes bloqué par des règles trop
strictes ou des limitations. - Parfois vous
êtes extraverti et
sociable alors que d’autres fois vous êtes introverti,
prudent et
réservé. - Vous êtes
également fier de
vous-même mais vous n’hésitez pas à vous
remettre
en question. - Vous trouvez imprudent d’être trop sincère en vous révélant entièrement aux autres.
Évaluation
Parfaitement > Très
bien > Bien > Assez
bien > Moyennement > Assez
peu > Peu > Très
peu > Pas
du tout
Si vous deviez mettre une note
(sur 10) laquelle conviendrait le mieux à cette
description ? 0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10 Nous
avons collecté les
résultats (significatifs malgré le faible nombre de
présents) :
On
s'aperçoit que
Expérience
réussie ! En effet, après avoir
récupéré toutes les feuilles, nous avons
demandé
à un des membres de lire à haute voix la lettre
distribuée. Nous
avons alors aperçu toute l'incompréhension dans les
visages stupéfaits, à la découverte du texte
qu'ils
venaient eux-mêmes de lire...!!
Comment
faire naître une rumeur Au programme de cette sixième rencontre : Quelle est la valeur d'un témoignage ? Parmi
les 9 élèves
présents ce jour, on en sélectionne 6. Parmi ceux-ci, un (Jonathan)
est
désigné pour entendre le texte suivant en premier.
Pendant toute l’expérience,
les autres élèves sont isolés du reste de la
classe : on lit alors le texte à Jonathan et aux
élèves restants. Puis on fait entrer une des 5 personnes
(Aziz).
Jonathan lui raconte ainsi, une seule fois, l’histoire
qu’il vient
d’écouter. Il va ensuite s’asseoir avec le reste de
la classe
pour entendre Aziz
répéter ce qu’il vient d’apprendre à
une nouvelle
personne (Gohar) qui fait
son apparition. Tour
à tour, chacun
des 6
« cobayes » devra raconter à la personne
suivante ce qu’il a entendu,
la classe étant témoin de ces événements.
Le dernier relatant ce qu’il aura
compris à l’ensemble de ses camarades réunis. Voici
le texte lu : « Il y avait en 1762, dans un petit village de Prusse nommé Quarrey, un brave curé, l’abbé Hartmann, dont la vieille et bonne servante Angelica était une véritable perle. Levée à l’aube, couchée la dernière, elle faisait une cuisine délicieuse, cirait une fois par semaine les parquets, savait, comme pas une, laver et repasser, et réussissait à merveille les tartes et confitures. Elle vouait un véritable culte à son maître qu’elle soignait comme un enfant. Mais un jour de novembre 1762, la bonne Angelica décéda d’une pneumonie. Naturellement, la peine de l’abbé Hartmann fut immense. Et c’est la mort dans l’âme qu’après avoir enterré la malheureuse Angelica, le curé engagea une nouvelle servante. Celle-ci se nommait Frida et paraissait pleine de bonne volonté. Elle vint s’installer le 12 novembre au presbytère. C’est le lendemain qu’eurent lieu les premiers faits bizarres. Ce jour-là, Frida se lève à l’aube. Elle descend à la cuisine et ce qu’elle voit la fige sur le seuil : la cuisinière est allumée, une soupe à la citrouille – le régal de l’abbé – est en train de mijoter doucement ; le carrelage a été lavé ; sur la table, des légumes sont épluchés. Stupéfaite, elle entre dans la salle à manger pour préparer le feu. Inutile : les flammes dansent dans la cheminée, la pièce est déjà tiède. Qu’est-ce que cela signifie ? Soudain, Frida devient rouge de confusion. Serait-ce monsieur le curé qui, levé avant elle, aurait tout préparé pour lui faire honte ? Elle entend justement son pas dans l’escalier. Elle se précipite : - Excusez-moi, monsieur le curé… C’est vous, n’est-ce pas, qui avez tout préparé ? - Préparé quoi ? - Mais…le feu, la soupe et les légumes que j’ai trouvé en me levant… Sans parler du carrelage que vous avez lavé… - Moi ?! D’abord, ma bonne Frida, je ne sais rien faire de tout cela ; et puis, je viens juste de me lever… Allons, allons, vous n’étiez pas bien réveillée… Et l’abbé s’en va dire sa messe. Quand il revient, il se met à table. - Oh ! de la soupe à la citrouille ! Comment avez-vous deviné que c’était mon plat préféré ? Frida baisse la tête : - Je n’ai rien deviné, monsieur le curé, puisque je vous ai dit qu’elle cuisait quand je suis descendue… Le curé fronce les sourcils. Il se demande si sa servante a bien toute sa raison. A ce moment, un bruit vient de la cour : quelqu’un est en train de tourner la manivelle du puits. Frida et le curé se précipitent et trouvent sur la margelle un seau rempli d’eau. La chaîne bouge encore. Cette fois, l’abbé Hartmann est perplexe. Et il l’est bien davantage lorsqu’il apprend, une demi-heure plus tard, que son lit a été refait par des mains mystérieuses et qu’une pintade a été retrouvée sur la table de la cuisine, tuée, plumée, vidée, prête à être embrochée… Alors Frida prend peur : - Je ne vais pas rester ici, monsieur le curé… Il y a un fantôme… - Mais non, mais non, dit l’abbé Hartmann… Les fantômes n’existent pas… Mais dans son for intérieur, il commence à se demander si son ancienne servante Angelica n’est pas pour quelque chose dans ces phénomènes étranges. Au cours de la matinée, Frida, de plus en plus épouvantée, trouve la maison balayée, le bois coupé en bûches, le vin tiré. Quand elle veut préparer le repas, elle découvre le couvert mis, la pintade cuite à point, la salade préparée, du pain frais et une tarte aux poires toute chaude. Elle remonte alors dans sa chambre apeurée, fait ses affaires et quitte le presbytère en courant. A partir de ce moment, l’abbé Hartmann va vivre des jours extraordinaires. « Quelqu’un » d’invisible fait sa vaisselle, prépare ses repas, lave et repasse son linge, bêche le jardin et fait le lit. On raconte que ces phénomènes continuèrent jusqu’au jour où le roi de Prusse, Frédéric II le Grand, ordonna de raser le presbytère ainsi que tout le mobilier du curé pour le reconstruire dans une autre rue. Plus aucune manifestations ne se produirent et le curé dut engager une nouvelle servante. »
Et ce qui
devait arriver arriva...! Vladlen, le
dernier à raconter l'histoire nous
tînt à peu près ces propos : "Ca
se passe en 1762, à Quarrey, en
Prusse..." jusque
là, rien à dire "..." il
y a une servante dans une
église...bon, avec le curé ils entendent le bruit d'une
chaiSe,
puis l'église est
détruite...!" L’intérêt
d’une telle démarche est de mettre en évidence la
prudence avec laquelle il
faut considérer un témoignage dans une affaire
paranormale mais de façon plus
générale dans n’importe quelle situation (lors
d’une
enquête de police ou d’un
procès par exemple).
L'astologie est-elle une science ?
L'astrologie
au
coeur du débat cette semaine... Mais surtout une bonne dose
d'astronomie ! Qu'est-ce qu'une constellation ? Qu'est-ce que le
zodiaque ? etc. Pour plus de précisions, on pourra lire ce début
d'explication.
Hypnose et
catalepsie
Mais tout d'abord, pour avoir une meilleure
idée de ce qu'est la soit-disant catalepsie hypnotique, vous
pouvez regarder la vidéo de ce
célèbre hypnotiseur qui oeuvre
souvent sur nos
chaînes télévisées. D'après ses
propos : "L'hypnose a des capacités extraordianires,
l'hypnose peut modifier les états de conscience...et obtenir des
utilisations que le cerveau n'utilise pas (sic), obtenir une
tonicité musculaire hors-normes [...] en temps normal, il [le
sujet] ne pourrait pas faire cette expérience.
- Vous
êtes complices ??? Et la réponse : Sans commentaire... Bref, nous avons donc décidé de prendre au mot l'hypnotiseur et d'entreprendre la même expérience mais à la petite différence près que nous n'allons pas hypnotiser nos élèves !
Pour cela, il suffit de demander à un ou une
volontaire de s'allonger et de contracter tous les muscles de son
corps. On le (la) place entre deux dossiers de chaises, en appuie sur
les mollets et les épaules (comme sur la vidéo).
L'expérience
est concluante : nul besoin
d'hypnotiser pour obtenir des résultats similaires ! Bien
entendu, nous n'avons pas cassé de tuiles enflammées sur
le ventre (le thorax plus exactement) des élèves.
Néanmoins, ils ne sont pas entrainés depuis 3 ou 4 ans... Ainsi,
regardez attentivement juste avant le "cassage de tuiles" et vous
apercevrez le complice (comment l'appeler autrement !) contracter ses
abdominaux juste avant l'impact. Surprenant pour quelqu'un
plongé dans un sommeil hypnotique n'est-ce pas ?
Encore une fois, notre démarche ne consiste pas à rejeter
l'hypnose en bloc mais à analyser de façon critique
certains phénomènes et rappeler qu'affirmer n'est
pas prouver. Dire que l'hypnose fonctionne est une affirmation
qui demande une preuve. La catalepsie n'en est pas une et cette
expérience en est une démonstration.
Lévitation
Jusqu'à
aujourd'hui ! Bien entendu nos chers élèves se sont
entraînés de longs mois pour arriver à
réaliser cette
performance. Un seul d'entre eux sait à présent
maîtriser
cet art à la perfection. Le voici en pleine méditation,
celle-ci lui permettant de s'élever dans les airs et sans aucun
truquage vidéo bien sûr !
Plutôt
surprenant n'est-ce pas ?! L'astuce utilisée ici (désolé mais Charles ne
maîtrise pas encore l'anti-gravité...!) est fort
simple. Et pour en connaître certains aspects, nous vous
invitons à nous contacter (si jamais votre soif de
curiosité n'est pas contenue vous pouvez toujours essayer de
trouver vous-même...!) !
Journée
portes ouvertes : Présentation des travaux des
élèves Une
année
déjà. La
présentation des
travaux
d'élèves ne s'est bien entendu pas résumée
à ce très joli tour d'illusionniste. En outre, nous
exposions des panneaux entièrement réalisés par
les élèves du Club Zététique portant sur
des thèmes tous différents : Également
disponible,
une
présentation des thèmes abordés tout au long de
l'année dont la fameuse
vidéo de Charles en train de "léviter" (voir
séances 16-17) qui suscita beaucoup de réactions... Développer
l'esprit
critique,
la culture scientifique ainsi que le devoir de rigueur et l'importance
de la connaissance d'une information sûre ont été
au coeur de nos ambitions pendant toute l'année. Nous
tenons à remercier
tous
les élèves ayant participés de près ou de
loin
à cette première aventure. Encore bravo à tous car
le temps nous a souvent manqué, surtout en fin d'année ce
qui n'a pas empêché un travail sérieux et de
qualité. MM.
Jérôme
BELLAYER et Denis CAROTI
Fin de l'an 0
Début de l'an I
Présentation du Club
Zététique
Après 6 long mois, le Club
Zététique est (enfin!) de retour pour une nouvelle saison
de travaux, découvertes et enquêtes avec de nouveaux
élèves de 3ème et 4ème (une
nouveauté).
Mise en oeuvre d'une démarche
expérimentale Pour cette première séance de "travaux pratiques" nous avons décidé d'étudier la démarche expérimentale à l'aide de la perception extra-sensorielle. Comme son nom l'indique, il s'agit de percevoir des informations que nos sens ne peuvent pas recueillir d'ordinaire. Dans notre étude, il s'agira de tenter de deviner le symbole d'une carte cachée (carte Zener). L'expérimentation en simple
aveugle L'expérimentation en double
aveugle Pour
en revenir à notre expérimentation du jour, nous avons
proposé aux élèves un protocole
expérimental un peu lourd mais permettant de fonctionner en
double aveugle. Description
: A
la fin de l'expérience, on compare les réponses de chaque
élève testé avec le tirage correspondant et on
note le nombre de succès.
Présentation des résultats
et discussion
Lors de la séance précédente,
les élèves ont pu continuer leurs tests et ainsi
augmenter le nombre de tirages de cartes. Voici un tableau
récapitulatif de cette expérience :
Pour
tenter d'interpréter ces résultats, il faut arriver
à
estimer les "chances" théoriques de chacun des
événements, c'est à dire connaître la
probabilité P(k)
d'obtenir 1, 2, 3, 4,..., k succès
sur le total des essais. Après calculs et pour visualiser ces
résultats, on trace le graphe ci-dessous (voir hasard
et coïncidences) en forme
de cloche qui représente la probabilité P(k)
correspondant à la valeur de chaque succès k :
Que
peut-on déduire de ce graphique ? En réalité,
peu de choses. Cependant, nous pouvons l'analyser correctement à
l'aide d'outils statistiques, ce qui n'était pas le cas
l'année dernière (voir séance n°4).
Nous observons donc que la somme des succès de tous les sujets testés (k=81) correspond à la probabilité maximale sur 409 cartes tirées au hasard (p(81)=0,049 soit 4,9%). Pouvait-on s'y attendre ? Oui...et non : - non, car pour chaque valeur de k il y existe une probabilté non nulle et parce que nous ne pouvions pas prévoir le résultat obtenu ! Nous aurions pu obtenir un nombre de succès égal à 140 ou peut-être 30 ! - oui, car dans l'hypothèse d'un choix de cartes effectué au hasard, cette valeur était la plus probable (sans entrer dans les détails, on peut dire que toutes les valeurs comprises "dans" la cloche sont fortement probables, soit 60 < k < 103 pour cette expérience (sigma = 8)). En ce qui concerne les conclusions à tirer, ce nombre de réussites atteste d'un comportement fortement comparable avec celui d'un tirage au hasard. Une remarque en passant : dire que cette expérience prouve que nos élèves n'ont pas de capacités extra-sensorielles est pourtant faux. En effet, on ne peut prouver logiquement l'inexistence de quelquechose. Il faut alors se contenter d'affirmer que, par hasard, on s'attend à obtenir des résultats identiques ou très proches de ceux obtenus expérimentalement. C'est déjà une conclusion significative ! Comme l'année dernière, nous n'avons pas le temps de poursuivre ces tests plus longtemps. Deux élèves ont cependant obtenus des résultats supérieur à la valeur "attendue" même si ce fut sur un nombre de tirages réduit. C'est pourquoi nous pourront à nouveau les tester pour vérifier si cet écart ce confirme. Nous avons ainsi discuté de l'analyse des données avec les élèves. Les diverses notions de statisitiques qu'impliquent ce genre d'évaluation n'ont pu évidemment être abordées. Toutefois, chacun a pu comprendre qu'en plus d'une réflexion et d'une attitude critique, une méthode d'analyse rigoureuse des résultats était indispensable lors de toute approche d'un phénomène réputé "paranormal"... Janvier 2006 |