Saison 2005/2006
Saison 2006/2007
- Séance n°1 : Qu'est-ce que la Zététique ? Questionnaires sur diverses croyances

- Séance n°2 : Résultats et analyse des questionnaires. Expérience : tester la perception extra- sensorielle


- Séance n°4 : Analyse des tests


- Séance n°5 : Coïncidences extraordinaires ou....paranormales ?


- Séance n°7 : Les prévisions prévoyantes : Qu'est-ce que "l'effet puits" ?


- Séance n°8 : Comment faire naître une rumeur ? Quelle est la valeur d'un témoignage ?


- Séance n°9 : L'astrologie est-elle une science ?

- Séance n°10 : Hypnose et catalepsie.

- Séance n° 16-17 : Lévitation.

- Bouquet Final : Présentation des travaux d'élèves.
- Séance n°1 : Présentation du club et de la zététique

- Séance n°2 : Mise en oeuvre d'une démarche expérimentale

- Séance n°4 : Présetation des résultats et discussion




Travaux des Z'élèves




Séance n°1

Le 20 octobre 2005

        Qu'est-ce que la Zététique ? Comment l'utiliser dans le cadre de l'étude des phénomènes paranormaux ? Présentation des thèmes abordés tout au long de cette année et petites expériences surprenantes sont aux rendez-vous de ce premier contact...

      Dans le but de mieux connaître nos chers membres, voici un questionnaire destiné à tester diverses croyances et connaissances en matières de phénomènes paranormaux...

1. Selon vous, lesquels de ces « phénomènes » existent ?

 
Transmission de pensée……………………………….............................….oui/non


Déplacement d’objets à distance (télékinésie)………….................…oui/non

O.V.N.I. …………………………………………................................... …..…..oui/non

Fantômes…………………………………………….....................................……oui/non

Monstre du Loch Ness……………………………..................................……oui/non

Le Yéti (mi-homme, mi-animal)……………………........................…..….oui/non

Prédiction de l’avenir à partir des cartes……….....................………….oui/non

Prédiction de l’avenir à partir des astres (horoscopes)….................oui/non

Guérison par imposition des mains…………………….......................…..oui/non

Détection des objets (ou personnes) avec un pendule...…..............oui/non

Spiritisme (contact avec les morts)…………………….........................…oui/non



    2. Selon vous, lesquels de ces « phénomènes/théories » ont été
prouvés scientifiquement ?

 

Transmission de pensée……………………….......……………..oui/non

Déplacement d’objets à distance…………....…………………oui/non

Astrologie…………………………………………………..............…..oui/non

Astronomie………………………………………………...............……oui/non

Guérison par imposition des mains………….....………………oui/non

Apparition d’O.V.N.I…………………………………............………oui/non

Dilatation du temps……………………………………..........……...oui/non

Mécanique quantique…………………..…………………..........…..oui/non

    Fission de l’atome……………………………………………..............oui/non

Torsion de cuillères par le pouvoir de l’esprit………...……oui/non

 

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Séance n° 2

3 novembre 2005

 

        Au programme de cette deuxième rencontre : récolte des résultats des élèves sur leurs questionnaires, découpage et expérience de perception extra sensorielle...

Voici le tableau des premiers résultats qui sera mis à jour au fil des nouveaux questionnaires :

 

Mis à jour le 20/11/05
oui
non
nsp
Total
% de oui
Selon vous, lesquels de ces « phénomènes » existent ?
         
Transmission de pensée
23
13
0
36
63,9
Déplacement d'objets à distance (télékinésie)
15 21
0
36 41,7
OVNI
15 21
0
36 41,7
Fantômes
17 19
0
36 47,2
Monstre du Loch Ness
7 29
0
36 19,4
Le Yéti
10 26
0
36 27,8
Prédiction de l'avenir à partir des cartes
18 18
0
36 50,0
Prédiction de l'avenir à partir des astres (horoscopes)
19 11
0
30
63,3
Guérison par imposition des mains
13 23
0
36 36,1
Détection des objets (ou personnes) avec un pendule
18 18
0
36 50,0
Spiritisme (contact avec les morts)
15 21
0
36 41,7






Selon vous, lesquels de ces « phénomènes/théories » ont été prouvés scientifiquement ?





Transmission de pensée
15 14
0
29
51,7
Déplacement d'objet à distance
13 16
0
29
44,8
Astrologie
19 10
0
29
65,5
Astronomie
20 9
0
29
69,0
Guérison par imposition des mains
7
22
0
29
24,1
Apparition d'OVNIs
9
20
0
29
31,0
Dilatation du temps
13
16
0
29
44,8
Mécanique quantique
12
14
3
29
41,4
Fission de l'atome
15
12
2
29
51,7
Torsion de cuillère par le pouvoir de l'esprit
13
16
0
29
44,8

        Après avoir collecté les résultats des questionnaires de la première séance, nos chers membres se sont organisés en binômes pour commencer une première expérience : Comment tester une capacité extra-sensorielle ? Par exemple, comment tester la capacité de deviner des symboles cachés ? Pour cela, il a fallu fabriqué un jeu de 25 cartes Zener (ou encore cartes E.S.P : Extra Sensory Perception) pour s'évaluer mutuellement (voir ci-dessous). L'expérience est simple : un élève prend les cartes avec lui pendant que le deuxième se concentre, sans voir la carte, sur le symbole choisi au hasard par son camarade. Un tableau a été préparé à l'avance pour noter les résultats au fur et à mesure de l'expérience. Il contient le nombre d'échecs et de réussites pour chacun.

carré
croix
rond
étoile
vague

 

        Ce premier test permet de mettre le doigt sur plusieurs points très importants (on notera E l'élève qui évalue et T l'élève testé) :

- Tout d'abord, l'élaboration d'un protocole pour tester de façon rigoureuse, c'est à dire sans triche possible. Les élèves ont donc vite compris qu'il ne fallait pas travailler en face l'un de l'autre. Puis, la remarque fut faite que T ne devait pas voir les résultats. En effet, comme E dispose d'une série de 25 cartes (5 séries de 5 symboles différents) la connaissance des résultats et donc des cartes tirées au sort peut l'influencer sur ses choix. Par exemple, si au 20ème essai il a déjà deviné 2 bonnes cartes (un rond et un carré), la probabilité de tirer un rond ou un carré est alors plus faible que celle de tirer une étoile, une vague ou une croix : le choix est faussé, on dit qu'il n'y a plus équiprobabilité (même chance de tirer au hasard chacune des 5 cartes). Toutes ces remarques effectuées, l'expérience a démarré, plusieurs groupes d'élèves effectuant les manipulations en même temps.

- L'analyse des résultats se fera lors de la prochaine séance mais déjà, nous avons pu découvrir l'importance de la quantité des tests à réaliser et la nécessité de connaître "les chances de chaque tirage", c'est à dire des probabilités (voir hasard et coïncidences). Ainsi, une élève a réalisé deux séries surprenantes : 12 et 13 réussites sur 25. Surprenantes par rapport au hasard puisque la probabilité pour chaque choix est de 0,2 (20%) ce qui, sur 25 tirages entraîne normalement 4 réussites. Pour être convaincu d'un don quelconque de perception extra sensorielle il faudra pourtant considérer bien plus que deux séries de 25. En effet, la crédibilité d'un résultat se juge, de façon statistique, sur grand nombre de séries pour éviter les conclusions erronées. Ne vous est-il jamais arrivé de lancer un dé sur la même face durant plusieurs essais? N'avez-vous jamais tiré une carte au hasard en la prédisant à l'avance ? Sûrement oui ! Possédez-vous un don quelconque ? Oui...peut-être ! Mais n'est-ce pas tout simplement une chose normale que de réussir ce genre de choses ? Une réponse à cette question : la prochaine fois que vous prédisez correctement, notez-le mais notez surtout toutes les fois où vos essais se terminent par un échec ! Le rapport entre ces deux nombres vous donnera une idée de la probabilité de cet événement et vous pourrez alors la comparer au hasard : pour un jeu de 32 cartes, il y a bien entendu 1 chance sur 32 de trouver un carte au hasard. Vérifier alors combien il faut de tentatives pour y arriver...

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Séance n° 4

17 novembre 2005

 

        Au programme de cette quatrième rencontre : présentation des résultats des tests sur cartes E.S.P., explication théorique et discussion sur le hasard, coïncidences et probabilités...(pour plus d'infos, voir hasard et coïncidences)

Voici le tableau récapitulatif des résultats des membres du Club :

 

Nom

Succès

Total

Pourcentage

Succès

(au hasard)

1

Mariannick

34

100

34%

20

2

Aziz

27

100

27%

20

3

Margaux

15

35

43%

7

4

Gohar

14

66

21%

13

5

Vladlen

10

40

25%

8

6

Marion

8

40

20%

8

7

Solène

10

45

22%

9

8

Maxence

10

45

22%

9

9

Marina

14

50

28%

10

10

Marine

2

25

8%

5

11

Jonathan

26

75

35%

15

12

Oumar

22

75

30%

15

13

Charles

33

148

23%

30

14

M. Carrel

3

25

12%

5

15

M. Caroti

14
131
11%
26


Total

242

1000

24%

200

 

        Pour interpréter ces résultats et ne pas tirer de conclusions trop hâtives, il faut arriver à estimer les "chances" théoriques de chacun des événements. Par exemple, est-ce probable que sur le total des essais on obtienne 25% de succès ?

Pour le déterminer, il suffit de tracer une représentation graphique de la loi binomiale (voir hasard et coïncidences). Cette histogramme en forme de cloche représente, en ordonnées, la probabilité P(k) correspondant à chaque succès noté k (en abscisses). Ainsi, on peut lire que la valeur maximale est atteinte pour 200 réussites (k=200, ce qui représente l'espérance mathématique de notre série).


L'histogramme ci-dessus représente la probabilité d’obtenir un nombre k de réussites en tirant 1000 cartes au hasard. 242 est le nombre total de réussites pour les élèves du club.


        Comment analyser cette courbe ? On peut considérer que, statistiquement, lorsqu'une valeur (nombre de succès) a "sa probabilité contenue dans la cloche" elle ne s'éloigne pas significativement d'un résultat lié au seul hasard. Pour 242 réussites, on se trouve "tout en bas" de la cloche ce qui ne permet donc pas de conclure, ni en faveur de l'hypothèse du hasard ni en faveur d'une capacité extrasensorielle *(un calcul statistique permet d'obtenir plus précisément les valeurs "limites" pour un nombre de tirages donné (voir http://www.unice.fr/zetetique/polycop_methodo.pdf). d'un résultat obtenu par hasard). On ne peut écarter aucune des hypothèses et seul un test plus significatif (avec plus de tirages) nous permettrait d'y voir plus clair...!
Néanmoins, il existe un biais (sans compter la triche possible) lors de ces tests qui nous a échappé : les élèves effectuant le tirage aléatoire ne remettaient pas la carte dans le paquet ce qui change, au choix suivant, la probabilité de tirage du symbole en question. Nous ne pouvons donc analyser ces résultats à la lumière de la loi binomiale. Nous en avons donc tenu compte et tenté, depuis, d'élaborer un protocole rigoureux de cette expérience qui peut être téléchargé ici ou consulté plus bas.

    * A propos de l'analyse statisitique :

Suite à plusieurs remarques extérieures au club sur les propos ci-dessus, un éclairage supplémentaire nous a semblé nécessaire.

Tout d'abord, répétons encore que le but de cette expérience n'était pas de mettre en évidence l'existence d'un phénomène "extraordinaire", mais de discuter de la démarche nécessaire ainsi que de la mise en place d'un protocole permettant de réaliser ce type d'expérimentation.
Ensuite, il faut bien préciser que cette expérience n'a aucune valeur scientifique, tant sur le plan méthodologique (biais évidents et non maitrisés : triche, dos des cartes visibles, etc.) que sur le plan de l'analyse puisque la non-remise des cartes induit une dépendance qui n'est pas analysable à la lumière de la loi binomiale (qui suppose l'indépendance des tirages et donc une équiprobabilité).
C'est pourquoi est écrit plus haut "que l'on ne peut conclure, ni en faveur du hasard, ni en faveur d'une hypothése liée à une capacité extrasensorielle."
Cependant, et pour être tout à fait rigoureux, si jamais le résultat était analysable avec la loi binomiale, ce qui n'est pas le cas ici, alors celui-ci permettrait de conclure par le rejet de l'hypothèse du hasard à un seuil de 0,4% (soit, en rejetant l'hypothèse nulle (hasard) on a 0,4% de chance de se tromper) et donc d'affirmer que ce résultat est significatif. Il permettrait également d'affirmer que plusieurs élèves et professeur (un surtout) ont eu des scores significativement éloignés de résultats attendus par hasard.



Deuxième partie de la séance : Hasard et coïncidences extraordinaires… Pour en avoir une démonstration voici un exemple bien connu :

        A combien estimez-vous la probabilité que, dans une classe, au moins deux élèves soient nés le même jour (pas forcément la même année) ? 1 sur 100 ? 1 sur 1000 ? Plus petite ?? Il suffit de la calculer et c'est loin d'être évident. Cependant, pour une classe de 25 élèves, ce qui est une moyenne des classes du collège, on trouve, par le calcul, qu’il y a plus 56% de chance qu’elle contienne au moins deux élèves nés le même jour du même mois. Plus intéressant, si on prend un effectif de 35 et non plus 25 élèves, on a alors 81% de chance d’obtenir la coïncidence, et avec 2 classes (60 élèves) on obtient le chiffre étonnant de 99% ! Ces valeurs sont théoriques bien entendu. Mais en pratique, qu’en est-il ?

        Au collège, sur 25 classes contenant en moyenne 25 élèves, on en recense 14 dans lesquelles il y a au moins 2 élèves nés le même jour du même mois, soit plus de la moitié (56% !!!)

 

Autre thème abordé : Prémonition. Normal ou paranormal ?

        Julie est tranquillement allongée dans son lit. Il est 7 h 04 du matin et elle somnole encore. Elle émerge à peine d’un long sommeil et une idée vient imprégner son esprit : elle pense à son cousin germain avec qui elle jouait dans son enfance et qu’elle n’a plus vu depuis des années, depuis qu’il s’est installé à l’étranger. Elle n’avait plus pensé à lui depuis très longtemps. Il est maintenant 7 h 08. La sonnerie du téléphone retentit et Julie décroche pour apprendre la triste nouvelle : son cousin germain est décédé. N’est-ce pas une preuve que les prémonitions existent ? Une telle coïncidence est impossible. Les mourants envoient peut-être des messages télépathiques aux vivants ?

Extrait de Devenez sorciers, devenez savants, Henri Broch- Georges Charpak, Ed. Odile Jacob, 2002.

        Dans ce cas comme dans beaucoup d’autres, notre sens des probabilités nous trompe. En effet, la probabilité qu’un tel événement se produise n’est pas si faible que cela (une chance sur 10 000 environ). Ainsi, chaque année en France, cet événement doit arriver à plusieurs centaines de personnes ! C’est à peu près la même chose que de gagner au loto : la probabilité est bien plus faible et pourtant chaque semaine, une personne (au moins) gagne le gros lot ! Ainsi, vivre soimême quelque chose d’extraordinaire n’a souvent rien d’extraordinaire en soi. Une seule expérience (même personnelle) n’aurait alors aucune valeur scientifique et ne pourrait en aucun cas permettre de conclure sur la réalité de la prémonition.

Tiré de http://zeteticien.free.fr/

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Séance n° 5

24 novembre 2005

 

        Au programme de cette cinquième rencontre : enquête et découverte de la démarche zététique...

Coïncidences extraordinaires…ou paranormales ?



    En soit, faire de la zététique est peu différent que faire une enquête journalistique : c'est exercer son esprit à réfléchir, à se poser des questions face à des affirmations ou informations qui sortent de l'ordinaire.
Pour prendre un exemple très concret, voici un texte que l'on peut trouver sur internet et qui nous rappelle la série de coïncidences extraordinaires entre deux fameux présidents des États-Unis : A. Lincoln et J.F. Kennedy. Que doit-on en penser ? Nous avons donc travailler avec les élèves pour enquêter sur ces informations :

- Abraham Lincoln fut élu au congrès en 1846. John F. Kennedy fut élu au congrès en 1946.

- Abraham Lincoln fut élu président en 1860. John F. Kennedy fut élu président en 1960.

- Les noms Lincoln et Kennedy sont composés de 7 lettres.

- Les deux furent très attachés à la défense des droits civils.

- Les épouses des deux présidents perdirent leur enfant alors qu’elles vivaient à la Maison Blanche.

- Les deux présidents furent tués d’une balle dans la tête. Les deux présidents perdirent la vie un vendredi.

- La secrétaire de Lincoln s’appelait Kennedy. La secrétaire de Kennedy s’appelait Lincoln.

- Les deux présidents furent assassinés par des « sudistes ». Les deux présidents eurent pour successeur un “sudiste”.

- Le nom de chacun de leurs successeurs comportait 7 lettres, les deux s’appelaient Johnson.

- Andrew Johnson, qui succéda à Lincoln, est né en 1808. Lyndon Johnson, qui succéda à Kennedy, est né en 1908.

- John Wilkes Booth, qui assassina Lincoln, est né en 1839. Lee Harvey Oswald, qui assassina Kennedy, est né en 1939.

- Les deux assassins étaient connus par leurs trois noms. Le total respectif des lettres de leurs trois noms comporte 15 lettres.

- Lincoln mourut dans un théâtre appelé « Kennedy ». Kennedy mourut dans une voiture appelée « Lincoln ».

- John Wilkes Booth tenta de s’échapper depuis un théâtre et fut arrêté dans un immeuble. Lee Harvey Oswald tenta de s’échapper depuis un immeuble et fut arrêté dans un théâtre.

- Booth et Oswald furent assassinés avant leur procès...

- Et maintenant le plus surprenant...

Une semaine avant d’être assassiné, Lincoln était en vacances à Monroe, Maryland.

Une semaine avant d’être assassiné, Kennedy était en vacances avec Marilyn Monroe.

Tout ceci n’est que pure coïncidence… ? N’est-il pas possible que notre monde soit guidé par des forces qu’en réalité nous ne connaissons pas…? La vérité et la réalité sont probablement... dans l’obscurité…


        Les résultats de nos recherches nous ont permis de découvrir un texte (http://www.pseudo-sciences.org/lincoln.pdf) qui donne un angle de vue très intéressant sur ces coïncidences...mais aussi sur les différences !
Nous avons pu ainsi nous rendre compte qu'il existait, certes, beaucoup de points communs entre Lincoln et Kennedy mais qu'il y avait aussi beaucoup de différences !
Une idée toute simple est alors apparue : trouver entre les membres du Club, tous les points communs (coïncidences !) possibles (jour de naissance, mois de naissance, année de naissance, nombre de frères et soeurs, âges des parents, couleurs des yeux etc.). Ce sera, entre autres, un des fils rouges de cette année, qui pourra conduire à un récapitulatif, pourquoi pas sous forme de panneaux...

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Séance n° 7

8 décembre 2005

 

        Au programme de cette cinquième rencontre : un horoscope très prévoyant...
Qui n'a jamais lu son horoscope ? Qui n'a jamais ressenti cette impression étrange que ces phrases écrites par un inconnu nous correspondaient si bien ?

       Alors que faut-il en penser ? Au delà de l'étude des fondements de l'astrologie (séance suivante), un effet propre au cerveau humain joue un rôle plus qu'important dans l'analyse d'un texte destiné par exemple à décrire notre caractère, notre personnalité : l'effet puits (ou encore effet "Barnum", on pourra lire à ce sujet les articles http://www.sceptiques.qc.ca/QS/qs49p27.html et
http://www.unice.fr/zetetique/articles/horoscope_puits.html )
peut se résumer ainsi : tendance de chacun à reconnaître son portrait, sa description, dans un discours très général, très vague et plutôt flatteur.
      Pour faire découvrir et mettre en évidence cet effet à nos chers membres, nous leur avons donc préparé une expérience très simple : étant convenu que la séance aurait pour sujet l'astrologie, nous avions préparé une enveloppe individuelle (avec le nom et la date de naissance de chacun) contenant, c'est ce que nous avons dit, une "description personnalisée" du caractère, de la personnalité. En réalité, toutes les lettres étaient identiques ! Après avoir lu tranquillement, il fallait évaluer ce portrait avec une appréciation et une note.
Voici une lettre type distribuée (chaque lettre portait les nom et prénom de chaque élève ; les phrases étaient accordées au genre de chaque membre, fille ou garçon)



A partir d’un logiciel très précis sur le calcul astrologique ainsi que de votre date de naissance, voici une description personnalisée de votre caractère :  

            NOM  Prénom :

    - Vous avez besoin que les autres personnes vous aiment et vous admirent mais vous êtes tout de même prêt à être critique envers vous-même.

    - Bien que vous ayez quelques faiblesses de caractère, vous êtes généralement capable de les compenser.

    - Vous possédez de considérables capacités non employées que vous n’avez pas utilisées à votre avantage.

    - Quelques uns de vos désirs ont tendance à être assez irréalistes.

    - Discipliné et faisant preuve d’un certain contrôle extérieurement, vous avez tendance à être soucieux et incertain intérieurement.

    - Quelquefois vous avez même de sérieux doutes pour savoir si vous avez pris la bonne décision.

    - Vous préférez un peu de changement et de variété et êtes insatisfait lorsque vous êtes bloqué par des règles trop strictes ou des limitations.

    - Parfois vous êtes extraverti et sociable alors que d’autres fois vous êtes introverti, prudent et réservé.

    - Vous êtes également fier de vous-même mais vous n’hésitez pas à vous remettre en question.

    - Vous trouvez imprudent d’être trop sincère en vous révélant entièrement aux autres.

 
Extrait (modifié pour l'adapter à des élèves de collège) du livre

 "Devenez sorciers, devenez savants", Henri BROCH, Georges CHARPAK, Ed. Odile Jacob, 2002


Évaluation


        Vous trouvez que cette description vous correspond :

Parfaitement   >  Très bien   >  Bien   >  Assez bien   >  Moyennement   >  Assez peu   >   Peu    >  Très peu   >   Pas du tout

        Si vous deviez mettre une note (sur 10) laquelle conviendrait le mieux à cette description ? 

0          1          2          3          4          5          6          7          8          9          10


Nous avons collecté les résultats (significatifs malgré le faible nombre de présents) :
       Sur 11 membres :
- 1 a trouvé que cette description lui convenait parfaitement,
- 2 ont trouvé qu'elle leur convenait très bien,
- 1 a trouvé qu'elle lui convenait bien,
- 6 ont trouvé qu'elle leur convenait assez bien,
- 1 a trouvé qu'elle lui convenait pas du tout.
Autrement dit, 10 élèves sur 11 (91%) ont estimé que ces phrases leur correspondaient au moins assez bien.

Si on examine à présent les notes (peut-être plus précises que les appréciations) :

Note
0
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
Nombre d'élèves
1
0
0
0
1
0
2
3
1
2
1

On s'aperçoit que
- 9 élèves sur 11 (81%) ont choisi une note supérieure ou égale à 6/10
- 7 élèves sur 11 (63%) ont choisi une note supérieure ou égale à 7/10


        CONCLUSION :

    Expérience réussie ! En effet, après avoir récupéré toutes les feuilles, nous avons demandé à un des membres de lire à haute voix la lettre distribuée. Nous avons alors aperçu toute l'incompréhension dans les visages stupéfaits, à la découverte du texte qu'ils venaient eux-mêmes de lire...!!
Après présentation des résultats et un début d'explication sur l'effet puits, nous avons demandé de préparer, pour la prochaine fois, un "descriptif" de chaque signe du zodiaque à partir de phrases du même type (très générales), pour s'en servir par la suite...


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Séance n° 8

5 janvier 2006

 Comment faire naître une rumeur

       
        Au programme de cette sixième rencontre : Quelle est la valeur d'un témoignage ?

Parmi les 9 élèves présents ce jour, on en sélectionne 6. Parmi ceux-ci, un (Jonathan) est désigné pour entendre le texte suivant en premier. Pendant toute l’expérience, les autres élèves sont isolés du reste de la classe : on lit alors le texte à Jonathan et aux élèves restants. Puis on fait entrer une des 5 personnes (Aziz). Jonathan lui raconte ainsi, une seule fois, l’histoire qu’il vient d’écouter. Il va ensuite s’asseoir avec le reste de la classe pour entendre Aziz répéter ce qu’il vient d’apprendre à une nouvelle personne (Gohar) qui fait son apparition.

Tour à tour, chacun des 6 « cobayes » devra raconter à la personne suivante ce qu’il a entendu, la classe étant témoin de ces événements. Le dernier relatant ce qu’il aura compris à l’ensemble de ses camarades réunis.

Voici le texte lu :


        « Il y avait en 1762, dans un petit village de Prusse nommé Quarrey, un brave curé, l’abbé Hartmann, dont la vieille et bonne servante Angelica était une véritable perle. Levée à l’aube, couchée la dernière, elle faisait une cuisine délicieuse, cirait une fois par semaine les parquets, savait, comme pas une, laver et repasser, et réussissait à merveille les tartes et confitures. Elle vouait un véritable culte à son maître qu’elle soignait comme un enfant.
        Mais un jour de novembre 1762, la bonne Angelica décéda d’une pneumonie. Naturellement, la peine de l’abbé Hartmann fut immense. Et c’est la mort dans l’âme qu’après avoir enterré la malheureuse Angelica, le curé engagea une nouvelle servante.
        Celle-ci se nommait Frida et paraissait pleine de bonne volonté. Elle vint s’installer le 12 novembre au presbytère. C’est le lendemain qu’eurent lieu les premiers faits bizarres.
        Ce jour-là, Frida se lève à l’aube. Elle descend à la cuisine et ce qu’elle voit la fige sur le seuil : la cuisinière est allumée, une soupe à la citrouille – le régal de l’abbé – est en train de mijoter doucement ; le carrelage a été lavé ; sur la table, des légumes sont épluchés.
        Stupéfaite, elle entre dans la salle à manger pour préparer le feu. Inutile : les flammes dansent dans la cheminée, la pièce est déjà tiède. Qu’est-ce que cela signifie ?
        Soudain, Frida devient rouge de confusion. Serait-ce monsieur le curé qui, levé avant elle, aurait tout préparé pour lui faire honte ?
Elle entend justement son pas dans l’escalier. Elle se précipite :
            - Excusez-moi, monsieur le curé… C’est vous, n’est-ce pas, qui avez tout préparé ?
            - Préparé quoi ?
               - Mais…le feu, la soupe et les légumes que j’ai trouvé en me levant… Sans parler du carrelage que vous avez lavé…

            - Moi ?! D’abord, ma bonne Frida, je ne sais rien faire de tout cela ; et puis, je viens juste de me lever… Allons, allons, vous n’étiez pas bien réveillée…
Et l’abbé s’en va dire sa messe. Quand il revient, il se met à table.
            - Oh ! de la soupe à la citrouille ! Comment avez-vous deviné que c’était mon plat préféré ?

Frida baisse la tête :

               - Je n’ai rien deviné, monsieur le curé, puisque je vous ai dit qu’elle cuisait quand je suis descendue…


        Le curé fronce les sourcils. Il se demande si sa servante a bien toute sa raison. A ce moment, un bruit vient de la cour : quelqu’un est en train de tourner la manivelle du puits. Frida et le curé se précipitent et trouvent sur la margelle un seau rempli d’eau. La chaîne bouge encore.
        Cette fois, l’abbé Hartmann est perplexe. Et il l’est bien davantage lorsqu’il apprend, une demi-heure plus tard, que son lit a été refait par des mains mystérieuses et qu’une pintade a été retrouvée sur la table de la cuisine, tuée, plumée, vidée, prête à être embrochée…
        Alors Frida prend peur :
            - Je ne vais pas rester ici, monsieur le curé… Il y a un fantôme…

            - Mais non, mais non, dit l’abbé Hartmann… Les fantômes n’existent pas…


        Mais dans son for intérieur, il commence à se demander si son ancienne servante Angelica n’est pas pour quelque chose dans ces phénomènes étranges.
        Au cours de la matinée, Frida, de plus en plus épouvantée, trouve la maison balayée, le bois coupé en bûches, le vin tiré. Quand elle veut préparer le repas, elle découvre le couvert mis, la pintade cuite à point, la salade préparée, du pain frais et une tarte aux poires toute chaude. Elle remonte alors dans sa chambre apeurée, fait ses affaires et quitte le presbytère en courant.
        A partir de ce moment, l’abbé Hartmann va vivre des jours extraordinaires. « Quelqu’un » d’invisible fait sa vaisselle, prépare ses repas, lave et repasse son linge, bêche le jardin et fait le lit.
        On raconte que ces phénomènes continuèrent jusqu’au jour où le roi de Prusse, Frédéric II le Grand, ordonna de raser le presbytère ainsi que tout le mobilier du curé pour le reconstruire dans une autre rue. Plus aucune manifestations ne se produirent et le curé dut engager une nouvelle servante. »

 
Extrait modifié de Des fantômes parmi nous, p.9, Guy Breton, Louis Powells, Ed. Robert Laffont, 1981



        Et ce qui devait arriver arriva...! Vladlen, le dernier à raconter l'histoire nous tînt à peu près ces propos : "Ca se passe en 1762, à Quarrey, en Prusse..." jusque là, rien à dire "..." il y a une servante dans une église...bon, avec le curé ils entendent le bruit d'une chaiSe, puis l'église est détruite...!"
        On remarque, tout d'abord, que la déformation de l'histoire est très impressionnante malgré la rapidité avec laquelle les élèves se sont transmis l'information (rapidité dans le sens où il n'y a pas eu d'attente entre les différents récits ce qui évite l'inévitable perte de mémoire...)
Ensuite, nous avons discuté de la façon presque exagérée dont l'histoire était déformée au bout de 6 témoignages seulement !

L’intérêt d’une telle démarche est de mettre en évidence la prudence avec laquelle il faut considérer un témoignage dans une affaire paranormale mais de façon plus générale dans n’importe quelle situation (lors d’une enquête de police ou d’un procès par exemple).
Ainsi, même si une personne est de bonne foi, elle ne peut être à l’abris d’une déformation involontaire du récit qu’elle a entendu, ou vu (voir la paréidolie). Remarquons que, dans cette expérience, la scène est rapportée immédiatement, ce qui permet d’éviter l’inévitable perte de mémoire que nous subissons tous.

        Les témoignages sont souvent les seuls indices qui nous lient à un événement (lors d’observations d’OVNIs notamment, ou bien tout simplement dans les récits historiques) et, à ce titre, il ne faut pas les rejeter a priori. Au contraire, ils nous apprennent souvent beaucoup, notamment en permettant de comparer diverses sources d’informations.

            Néanmoins, un témoignage n’a jamais été et ne pourra jamais être considéré comme une preuve de l’existence d’un quelconque phénomène de part sa nature subjective.
            Et n’oublions jamais que l’erreur (involontaire) est humaine… !

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Séance n° 9

12 janvier 2006

L'astologie est-elle une science ? 


    L'astrologie au coeur du débat cette semaine... Mais surtout une bonne dose d'astronomie ! Qu'est-ce qu'une constellation ? Qu'est-ce que le zodiaque ? etc. Pour plus de précisions, on pourra lire ce début d'explication.




Séance n° 10

19 janvier 2006

 Hypnose et catalepsie


        L'hypnose s'est développée depuis deux siècles sous l'impulsion de F.A. Mesmer. On peut la définir comme un état voisin du sommeil, provoqué par des manoeuvres de suggestions, des actions physiques ou mécaniques. Certains de ses effets sont réels et dépendent très souvent des sujets testés. Cependant, quelques charlatans se servent de notre méconnaissance du corps humain pour lui attribuer des phénomènes étranges mais tout à fait explicables sans en passer par l'hypnose. Par exemple, la catalepsie (suspension complète du mouvement volontaire des muscles) est régulièrement revendiquée comme la preuve du pouvoir de l'hypnose. Soit ! Mais peut-on provoquer cette "paralysie musculaire" sans y avoir recours ? C'est le but de notre expérience d'aujourd'hui.

        Mais tout d'abord, pour avoir une meilleure idée de ce qu'est la soit-disant catalepsie hypnotique, vous pouvez regarder la vidéo de ce célèbre hypnotiseur qui oeuvre souvent sur nos chaînes télévisées. D'après ses propos : "L'hypnose a des capacités extraordianires, l'hypnose peut modifier les états de conscience...et obtenir des utilisations que le cerveau n'utilise pas (sic), obtenir une tonicité musculaire hors-normes [...] en temps normal, il [le sujet] ne pourrait pas faire cette expérience.
        On notera également l'analyse très critique de Patrick Sabatier qui demande innocemment au cobaye :

    - Vous êtes complices ??? Et la réponse :
    - Non. Je travaille avec Franck depuis 3 ans et demi, quatre ans...

Sans commentaire...

        Bref, nous avons donc décidé de prendre au mot l'hypnotiseur et d'entreprendre la même expérience mais à la petite différence près que nous n'allons pas hypnotiser nos élèves !

        Pour cela, il suffit de demander à un ou une volontaire de s'allonger et de contracter tous les muscles de son corps. On le (la) place entre deux dossiers de chaises, en appuie sur les mollets et les épaules (comme sur la vidéo).
        Voilà le résultat :

 

Les chaises sont préparées pour être confortables
Aziz bien installé...
Aziz et l'extincteur !
Charles en pleine transe
Charles ne plie pas...
Mariannick, une des rares courageuses ! (avec Marine)
Aucun trucage, elle repose bien sur les dossiers.

 

        L'expérience est concluante : nul besoin d'hypnotiser pour obtenir des résultats similaires ! Bien entendu, nous n'avons pas cassé de tuiles enflammées sur le ventre (le thorax plus exactement) des élèves. Néanmoins, ils ne sont pas entrainés depuis 3 ou 4 ans... Ainsi, regardez attentivement juste avant le "cassage de tuiles" et vous apercevrez le complice (comment l'appeler autrement !) contracter ses abdominaux juste avant l'impact. Surprenant pour quelqu'un plongé dans un sommeil hypnotique n'est-ce pas ?

       Encore une fois, notre démarche ne consiste pas à rejeter l'hypnose en bloc mais à analyser de façon critique certains phénomènes et rappeler qu'affirmer n'est pas prouver. Dire que l'hypnose fonctionne est une affirmation qui demande une preuve. La catalepsie n'en est pas une et cette expérience en est une démonstration.
        Notre corps est capable de bien des prodiges que nous sous-estimons très souvent, certaines personnes peuvent en abuser et profiter de notre fascination devant le paranormal. D'autres, au contraire, ont pris le parti d'assumer leur "non-pouvoir" mais nous éblouissent tout autant : les magiciens et autres illusionnistes.

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Séances n° 16-17

2 et 9 Mars 2006

Lévitation


        La lévitation a toujours fasciné et intrigué les hommes depuis la nuit des temps. Cette capacité qu'auraient certaines personnes à ne plus être soumises à la gravité a été l'objet de nombreux témoignages au cours des siècles mais à ce jour aucune expérience n'a pu démontré l'existence de ce phénomène.

    Jusqu'à aujourd'hui ! Bien entendu nos chers élèves se sont entraînés de longs mois pour arriver à réaliser cette performance. Un seul d'entre eux sait à présent maîtriser cet art à la perfection. Le voici en pleine méditation, celle-ci lui permettant de s'élever dans les airs et sans aucun truquage vidéo bien sûr !
Télélcharger la première lévitation.
Télécharger la deuxième lévitation.

    Plutôt surprenant n'est-ce pas ?! L'astuce utilisée ici (désolé mais Charles ne maîtrise pas encore l'anti-gravité...!) est fort simple. Et pour en connaître certains aspects, nous vous invitons à nous contacter (si jamais votre soif de curiosité n'est pas contenue vous pouvez toujours essayer de trouver vous-même...!) !

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Bouquet Final

9 juin 2006

 Journée portes ouvertes : Présentation des travaux des élèves


    

Une année déjà.
Il y a tout juste un an, l'idée d'organiser un "Club Zététique" au collège venait de germer...Trois mois plus tard, nous voilà lancés dans la pratique en proposant à nos élèves de participer à un club un peu particulier... Mais la tâche qui nous attendait était elle aussi très particulière : Comment faire passer notre message ? Allaient-ils être intéressés ? Allaient-ils jouer le jeu de venir tous les jeudis entre midi et deux (aux dépends parfois d'autres clubs du collège) ? Allaient-ils réaliser l'enjeu de ce travail ?
Un an plus tard, salle 16...Le silence est pesant, seul le bruit des élèves dans la cour résonne dans la pièce où se regroupent une douzaine de curieux autour d'un "médium" un peu étrange qui prétend avoir le pouvoir de tordre les cuillères. L'attention est totale, Marine saisit alors deux cuillères parfaitement identiques ce que tout le monde peut très bien constater en les prenant en main. C'est alors que le silence est le plus grand. Tout le monde retient son souffle en observant les "passes magiques" de Marine sur l'une des cuillères choisie pour subir son impitoyable effet psychokinétique, alors qu'elle ne la touche même pas !
Puis enfin, au prix d'un effort mental éprouvant, le dénouement : on compare à nouveau les deux objets pour montrer sans aucun doute possible que la cuillère a bien été tordue !
Le questions fusent, les explications se font alors entendre : "Mais si, c'est un métal particulier, qui se tord sous l'effet de la chaleur...!" ou encore "Elle était déjà tordue, c'est sûr..." ou encore "Je savais bien qu'il y avait des gens capables de faire ça...comme dans Star Wars..."

La présentation des travaux d'élèves ne s'est bien entendu pas résumée à ce très joli tour d'illusionniste. En outre, nous exposions des panneaux entièrement réalisés par les élèves du Club Zététique portant sur des thèmes tous différents :
- La Perception Extra- Sensorielle par Mariannick et Aziz,
- Le Oui-Ja par Gohar et Marion,
- Les fantômes par Jonathan et Oumar,
- La psychokinése par Marina et Marine.

Également disponible, une présentation des thèmes abordés tout au long de l'année dont la fameuse vidéo de Charles en train de "léviter" (voir séances 16-17) qui suscita beaucoup de réactions...

Des discussions très intéressantes ont pu ainsi avoir lieu entre les parents assez intrigués et curieux d'en savoir plus sur ce club "zététique vous dites ??" et les élèves et enseignants du Club. Après explications, tout le monde s'est donc réjouit d'apprendre qu'un tel travail était réalisé au collège.

Développer l'esprit critique, la culture scientifique ainsi que le devoir de rigueur et l'importance de la connaissance d'une information sûre ont été au coeur de nos ambitions pendant toute l'année.
Nous avons pris un grand plaisir à retrouver nos chers élèves chaque jeudi (même si le repas en était écourté !) et le bilan est plus que positif. La recherche de l'information a été au coeur de notre démarche ce qui fut parfois un véritable travail d'investigation : recherche sur internet et dans plusieurs ouvrages ainsi que réalisation de plusieurs expériences qui ont mené les élèves à un travail de qualité, présenté lors de cette journée de fin d'année.
Mais tout cela a pris du temps. Le système éducatif est ainsi fait qu'il n'implique pas automatiquement la formation à l'esprit critique, ce qui ne rend pas la tâche facile. C'est pourquoi nous tenterons de continuer cette expérience l'an prochain.

Nous tenons à remercier tous les élèves ayant participés de près ou de loin à cette première aventure. Encore bravo à tous car le temps nous a souvent manqué, surtout en fin d'année ce qui n'a pas empêché un travail sérieux et de qualité.
Un merci tout particulier aux courageux(ses) resté(e)s ou simplement passé(e)s lors de cette dernière présentation.

MM. Jérôme BELLAYER et Denis CAROTI


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Fin de l'an 0



Début de l'an I

Séance n°1

14 décembre 2006

 Présentation du Club Zététique


    

        Après 6 long mois, le Club Zététique est (enfin!) de retour pour une nouvelle saison de travaux, découvertes et enquêtes avec de nouveaux élèves de 3ème et 4ème (une nouveauté).
Ils furent ainsi une douzaine à être confrontés à la première expérience de l'année : une transmission de pensée. L'occasion de lancer le débat sur la démarche zététique et les questions à se poser face à un tel phénomène. Il a été noté l'importance de douter face aux prétendus pouvoirs mis en oeuvre lors de cette expérience dans le but de trouver les failles possibles lors de la mise en place du protocole expérimental. La réalité ou non du phénomène pourra ainsi être discutée sous certaines conditions que nous étudierons lors des prochaines séances.
Le doute comme un moyen de comprendre et d'étudier, la démarche scientifique comme outil d'étude : la zététique a ainsi pris place dans le vocabulaire de nos élèves...


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Séance n°2

21 décembre 2006

 Mise en oeuvre d'une démarche expérimentale


    

        Pour cette première séance de "travaux pratiques" nous avons décidé d'étudier la démarche expérimentale à l'aide de la perception extra-sensorielle. Comme son nom l'indique, il s'agit de percevoir des informations que nos sens ne peuvent pas recueillir d'ordinaire. Dans notre étude, il s'agira de tenter de deviner le symbole d'une carte cachée (carte Zener).

L'expérimentation en simple aveugle

Dans un premier temps, nous avons lancé le débat sur la façon de tester cette capacité. Evidemment, il a
tout de suite été évident de mettre le symbole de la carte hors de la vue de la personne testée. Puis, une précision supplémentaire fut apportée : il faut également cacher la carte elle-même pour éviter toute sorte de tricherie. En effet, en commençant à discuter nous avions pris soin de préciser qu'il fallait essayer de prévoir les conditions requises pour tester un sujet en évitant toute possibilité de fraude, volontaire ou non, ou d'erreur quelconque.
Cette première façon de procéder (en dissumulant la carte) porte un nom : on dit alors qu'on travaille en aveugle, ou, plus précisément, en simple aveugle. Dans ce cas, le sujet testé ne connaît pas le symbole qu'il doit deviner. Cela paraît évident. Pour faire comprendre l'importance de cette première approche nous avons cité un exemple plus frappant. Imaginons que nous devions tester une personne capable de détecter les cartes à l'aide d'un pendule. Celui-ci affirme qu'il est sensible aux symboles des cartes Zener en passant son pendule dessus. Pour preuve, il étale un jeu de carte devant nous et balade son instrument à l'aplomb des cinq symboles représentés et visibles. A chaque fois, le pendule se met à bouger d'une façon différente ce qui peut apparaître comme une preuve de la capacité alléguée. Pour en être convaincu, une première étape consiste tout simplement à demander à cette personne si son "pouvoir" fonctionne à travers la matière, par exemple un linge opaque. Si la réponse est oui (dans le cas contraire, le test s'arrête car tout un chacun peut reproduire l'effet observé !), on propose un premier essai : on place les cartes dans un ordre connu de tous, on les recouvre puis le sujet vérifie qu'il arrive toujours à détecter les symboles. La confirmation étant apportée que le linge opaque ne l'est justement pas pour la perception du sujet, on lance l'expérience en simple aveugle, c'est-à-dire qu'on mélange les cartes sous le cache et on répète le test (plusieurs fois, nous en discuterons plus bas). Cette simple précaution permet souvent de faire chuter les scores obtenus lors de la première tentavive.

L'expérimentation en double aveugle

Le "simple aveugle" ne permet pas toutefois de considérer l'expérience comme menée de façon rigoureuse. En effet, lors de la disposition des cartes sous le linge opaque, le "testeur" connaît l'ordre des cartes cachées. Ceci constitue un biais possible et en premier lieu celui de la fraude par complicité. Mais dans la cas où cette hypothèse pourrait être écartée, la possiblité d'un signe quelconque, involontaire de la part du "testeur" mais sensible pour le sujet testé, ne peut être négligée. Ainsi, il est nécessaire qu'à la fois le "testeur" et le "testé" ne connaissent l'ordre des cartes : cette façon de procéder, qui permet d'opérer dans des conditions "idéales", porte le nom de double aveugle.

Pour en revenir à notre expérimentation du jour, nous avons proposé aux élèves un protocole expérimental un peu lourd mais permettant de fonctionner en double aveugle.

Description :
- on prépare deux séries de cinq cartes Zener différentes ;
- on répartit les élèves par groupe de quatre de la façon suivante : un élève (T) sera testé, un second (N) notera les réponses de (T), les deux derniers (C et D) travailleront à choisir (C) les cartes au hasard et les donner (D) à (N) ;
- on dispose (T) et (N) côte à côte, dos à (C) et (D) ;
- (C) choisit une carte au hasard dans la première série, la note puis la donne à (D) qui la place sous la couverture opaque d'un premier livre (par exemple) et donne le tout à (N) qui - sans savoir quelle carte a été choisie - notera la réponse de (T) ;
-
(N) redonne le livre à (D) puis l'opération recommence. Pendant ces manipulations et dans un soucis de gain de temps, (C) choisit une nouvelle carte dans la seconde la série, la note et la place sous le couverture d'un second livre qui sera à son tour transmis à (N) par (D).
-
on fixe un nombre de tirage déterminé puis on change les rôles (pour tester chaque élève) ;

A la fin de l'expérience, on compare les réponses de chaque élève testé avec le tirage correspondant et on note le nombre de succès.
Mais tout cela prend du temps. C'est pourquoi les élèves continueront leur expérimentation la séance suivante pour collecter un maximum de tirages.


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Séance n°4

18 janvier 2007

 Présentation des résultats et discussion


 

        Lors de la séance précédente, les élèves ont pu continuer leurs tests et ainsi augmenter le nombre de tirages de cartes. Voici un tableau récapitulatif de cette expérience :



Nom

Nombre total de tirages

Nombre de succès

Pourcentage de succès

Mélany G.

30

10

33.3

Mélany V.

40

6

15

Sandra

40

7

17.5

Fabrice

40

6

15

Valentin

20

3

15

Julien N.

20

4

20

Benjamin Vir.

60

12

20

Julien M.

40

13

32.5

Maxime

20

6

30

Benjamin Vil.

20

3

15

Cédric

 /

Axel

20

4

20

Sebastien

20

3

15

M.Caroti

20

2

10

M.Bellayer

19

2

10.5

Total

409

81

19,8


        Pour tenter d'interpréter ces résultats, il faut arriver à estimer les "chances" théoriques de chacun des événements, c'est à dire connaître la probabilité P(k) d'obtenir 1, 2, 3, 4,..., k succès sur le total des essais. Après calculs et pour visualiser ces résultats, on trace le graphe ci-dessous (voir hasard et coïncidences) en forme de cloche qui représente la probabilité P(k) correspondant à la valeur de chaque succès k :

loibinomiale
Le graphique ci-dessus représente la probabilité d’obtenir un nombre k de réussites en tirant 409 cartes au hasard. 81 est le nombre total de réussites pour les élèves du club.

        Que peut-on déduire de ce graphique ? En réalité, peu de choses. Cependant, nous pouvons l'analyser correctement à l'aide d'outils statistiques, ce qui n'était pas le cas l'année dernière (voir séance n°4).
Nous observons donc que la somme des succès de tous les sujets testés (
k=81) correspond à la probabilité maximale sur 409 cartes tirées au hasard (p(81)=0,049 soit 4,9%).
Pouvait-on s'y attendre ? Oui...et non :
- non, car pour chaque valeur de k il y existe une probabilté non nulle et parce que nous ne pouvions pas prévoir le résultat obtenu ! Nous aurions pu obtenir un nombre de succès égal à 140 ou peut-être 30 !
- oui, car dans l'hypothèse d'un choix de cartes effectué au hasard, cette valeur était la plus probable (sans entrer dans les détails, on peut dire que toutes les valeurs comprises "dans" la cloche sont fortement probables, soit        60 < k < 103 pour cette expérience (sigma = 8)).

En ce qui concerne les conclusions à tirer, ce nombre de réussites
atteste d'un comportement fortement comparable avec celui d'un tirage au hasard. Une remarque en passant : dire que cette expérience prouve que nos élèves n'ont pas de capacités extra-sensorielles est pourtant faux. En effet, on ne peut prouver logiquement l'inexistence de quelquechose. Il faut alors se contenter d'affirmer que, par hasard, on s'attend à obtenir des résultats identiques ou très proches de ceux obtenus expérimentalement. C'est déjà une conclusion significative !

Comme l'année dernière
, nous n'avons pas le temps de poursuivre ces tests plus longtemps. Deux élèves ont cependant obtenus des résultats supérieur à la valeur "attendue" même si ce fut sur un nombre de tirages réduit. C'est pourquoi nous pourront à nouveau les tester pour vérifier si cet écart ce confirme.
Nous avons ainsi discuté de l'analyse des données avec les élèves. Les diverses notions de statisitiques qu'impliquent ce genre d'évaluation n'ont pu évidemment être abordées. Toutefois, chacun a pu comprendre qu'en plus d'une réflexion et d'une attitude critique, une méthode d'analyse rigoureuse des résultats était indispensable lors de toute approche d'un phénomène réputé "paranormal"...


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 Janvier 2006